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Une Passion - La maturité

 

La Cité décroche la Lune et moi ...

je serre la main d’un homme qui a touché la Lune

  

Le 10 décembre 1998, nous accueillons la vedette pour l’inauguration de l’expo que nous venons de monter autour de notre roche lunaire.

En effet, l’échantillon d’Apollo 15 est à la Cité depuis l’ouverture, mais le lieu pour l’exposer ne l’était pas. Alors autant capitaliser sur l’événement et 6 mois après l’ouverture, célébrer ‘’son arrivée’’ autour d’une expo : La Cité décroche la Lune.

L’Homme que nous accueillons a marché sur la Lune 9 mois après que notre échantillon ait été récolté. Mais il n’a pas fait que cela. Il avait déjà 3 vols à son actif avant de commander Apollo 16 et en 1981 on lui confiera le premier vol de la navette puis son 9ème. L’étoffe des héros en 1 m 80 ! C’est la première fois que j’apprécie les privilèges d’être Chef de projet, je vais passer pas mal de temps avec cette légende pendant les trois jours de son séjour.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je vais aussi me froisser avec pas mal d’amis, qui ne comprendront pas mes refus de faire signer des dédicaces à ce héro, appliquant en cela l’épais contrat des conditions de son séjour que nous avons du signer avec la NASA.

Maintenant je peux le dire, le dernier jour, dans le petit salon privé où il se reposait, il nous posa lui-même la question : mais vous n’avez rien à me faire signer ? Nous lui expliquâmes notre respect du contrat mais effectivement, au cas où, nous avions préparé quelques trucs dans une armoire qui fut vite ouverte. Encore plus difficile d’expliquer tout ça aux copains ! John me dédicaça mon module lunaire Franklin (métal) avec un petit mot et il me fit une autre dédicace sur un dessins que j'avais préparé regroupant ses missions. Je lui offris un exemplaire qu'il sembla apprécier.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mon petit moment fort, comme beaucoup de ceux qui ont eu la chance de le croiser, il m’a fait le coup du pouce levé dans l’allée de l’infini (pour ceux qui connaissent la Cité) en me disant que sur la Lune, il avait ainsi masqué 4 milliard d’individus ! 

Nous sommes 7 milliard aujourd’hui ! Il fut brillant lors de la conférence gratuite que la Cité organisa en ville, même si fuyant la foule, certains lui reprochèrent de ne pas dédicacer des photos. Avec le décalage horaire, à 68 ans, je ne vois pas comment il aurait pu dédicacer 300 à 400 photos, alors qu’aux USA, il faut payer pour ça.

Un autre souvenir me revient autour de cette inauguration. Parmi les invités de cette inauguration, outre Claude Nicolier et Jeffrey Hoffman (5 vols navette et représentant de la NASA en France à l’époque), il y avait Carlton C. Hallen, qui réalisa quelques ateliers pédagogiques sur la thématique du sol lunaire. Le croisant à diverses reprises, mais probablement lors du repas privé le dernier soir, il apprit que je faisais collection de sables. Le lendemain, avant son départ, il m’offrit deux petits tubes, l’un contenant du  JSC-1 – du sol lunaire reconstitué, très proche du régolite lunaire. Et dans l’autre du JSC MARS-1: MARTIAN REGOLITH SIMULANT, en gros la même chose pour Mars. Outre le beau cadeau qu’il me fit, c’est surtout l’attention de cet homme qui me toucha.

Les deux tubes sont toujours dans ma collection de sables, aux cotés de ceux des pas de tirs.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vers l’infini, et plus loin encore… Les noms dans l’espace

 

C’est devenu un petit jeu pour ceux qui s’intéressent à l’espace, que d’envoyer son nom dans l’espace.

Les agences spatiales ayant compris que faire un peu de buzz de cette manière autour des missions leur était bénéfique.

Il n’y a pas une mission lointaine qui ne parte sans son CD ou sa puce magique contenant des milliers de noms ou de messages en provenance de la Terre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bien évidemment, depuis l’essor d’internet (qui correspond plus ou moins avec l’ouverture de la Cité) j’ai fait le malin pour mes amis et famille en envoyant leurs noms et surtout en leur remettant Le Certificat attestant la présence de leur nom sur la sonde.

Il n’y a pas toujours que des noms de personnes, mais j’ai aussi envoyé les noms d’Expos et j’ai même fait tourner autour de la Lune le nom des 9 astronautes des trois missions Apollo qui ont été rayées du programme. A quoi ça sert ? A rien et c’est ça qui est sympa.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un jour, après qu’un atterrisseur se soit bien posé sur Mars, j’envoie à mon fils ses certificats comme quoi son nom était maintenant sur Mars avec moi, et pour le coup, c’est lui qui m’a eu ! Comme il était pas mal branché informatique, il avait repéré autour de 1995/96, que l’Agence Spatial Européenne avait proposé aux internautes de laisser des messages qui partiraient sur la sonde Huygens devant se poser 8 ans plus tard sur Titan, la grosse lune de Saturne. Il laissa un message plus que touchant, réunissant mes deux enfants et moi-même – le tout sans rien dire. Je pris ce message dans le ventre avec un plaisir non dissimulé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nos noms sont donc sur Mars (5 fois), autour de la Lune (2 fois), volatilisé lors de l’impact sur la comète Temple 1, autour du Soleil et en direction de Pluton…et donc sur Titan.

Sacré Guillaume !

 

 

 

Il était une fois, le livre - Cépadues

 

En 1999, il était naturel que je me repenche sur ce fil rouge et de tenter d’en faire autre chose.

J‘avais entre temps découvert PowerPoint qui me permettait de créer un fond de format bande dessinée. J’ordonnais tous les dessins en en rajoutant une sorte d’introduction et la partie cachée des soviétiques, plus quelques nouveaux dessins pour lier tout ça et tenter de raconter une histoire. 

Avec mon manuscrit, je frappais à quelques portes d’éditeurs toulousains. Le premier fut très aimable, mais me proposa de faire intervenir un coloriste pour passer tout ça en couleur et de rajouter des bulles pour rajouter un dialogue à cette histoire. Comme je trouvais que mon projet se tenait ainsi, je déclinais et passais au second qui fut suffisamment intéressé pour que je lui laisse un manuscrit. Il ne mit pas longtemps à réfléchir et accepta de publier tel quel l’ouvrage.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jean-Pierre Chapel, que j’avais retrouvé à Toulouse pour la première expo Lune de la Cité, accepta de me faire une jolie préface. J’en profitais pour faire un clin d’œil à la Cité avec notre pierre de Lune puis je me dessinais avec mes amis Daniel et Philippe revenant de la Lune et terminait par une comparaison entre le LM et le LK.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est le jour de l’ouverture d’une nouvelle expo que je venais de réaliser en 2001, que l’éditeur me donna le premier exemplaire imprimé de ce recueil de dessins qui compte beaucoup pour moi.

 

Le livre est toujours en vente libre .....................................................................................................................

et ce travail est dédié à mes deux enfants, dont ma fille que je dessinais dans la dernière case.

 

 

 

Moon Rock

 

En été 2001, constatant que les supports de la roche lunaire de la Cité de l’espace, montraient des signes de faiblesse et qu’elle risquait de tomber, je préviens la NASA qui demanda un rapatriement  au plus vite. C’est à bord d’un 747 de British Airways, via Londres que je rejoins Houston avec tous les documents nécessaires et à la main un conteneur triangulaire, bleu logotisé NASA… discrétion assurée. Cela intrigua l’équipage, qui m’invita dans le cockpit au-dessus du lac Michigan pour que je leur fasse voir la Pierre. (Je reviendrais avec le même équipage 2 jours plus tard dans les même conditions – les tours de New-York étaient détruites le mois suivant !). Amusant le passage à la douane à l’arrivé et cette impression de passer pour le vilain petit étranger (d’un pays prés de la Croatie, dans un truc qui s’appelle l’Europe !) : ‘’Ah, vous la ramenez, c’est bien  ça!’’.

Remise de l’échantillon à mon contact habituel de la NASA, là où dorment les 300 kg de roches lunaires non distribuées. Détail amusant, je prends conscience que cette roche, prélevée sur le bord du cratère Dune, lors de la seconde sortie d’Apollo 15 dans les Apennins, l’a été il y a tout juste 30 ans.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les jours suivants furent consacrés à la visite du Houston Space Center, coté public et cotés coulisses avec un passage obligé dans les lieux historiques comme la salle de contrôle Apollo ou en pleine actualité avec le X38 qui revenait d’un test d’atterrissage. Le plus sympa du voyage fut d’aller passer la soirée chez les Tognini, en famille, dans la banlieue de Houston.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un conseil, ne faites pas comme moi. Si vous prenez à l’envers l’autoroute 610 qui fait le tour de Houston, faites vite demi-tour à la première sortie : il fait 61 km ! La Pierre fut ramené par un représentant de la NASA pour l’IAF de Toulouse en septembre 2001. Depuis, j’essaye de faire bouger la Pierre…sans grand résultat.

 

 

 

Ma Pierre de Lune

 

Un peu avant cette histoire de Pierre de Lune, une collègue de travail me prévient de son futur départ à la Réunion me promettant de me ramener du sable pour ma collection. Je demandais donc à Mylène de me sélectionner quelques petits cailloux dont certains, volcaniques, ressemblent étrangement à certaines roches lunaires. Et quitte à y être, si elle pouvait en trouver une qui ressemble à notre roche d’Apollo 15 ! Elle pensa à moi et me ramena ma commande.

 

Rentrant de ma balade à Houston, je rajoutais à mes petits souvenirs destinés à quelques de mes collègues, des petites roches dans un sachet étanche, laissant croire que j’avais pu avoir accès au trésor de la NASA et que...

Sincèrement cela n’a pas été au-delà de la blagounette mais cela me donna l’idée de me faire mon propre conteneur de roche lunaire qui traine maintenant dans ma bibliothèque.

Etant officiellement le responsable du patrimoine de la Cité, et comme certains me présentent comme étant celui qui sait beaucoup de choses, cela constitue mon objet étalon pour jauger mon interlocuteur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ceci dit, je lui laisse une dernière chance si d’aventure il lit le titrage inscrit sous le support.

This Moon Rock is specially dedicated to Tezio for its educational contribution to space.

Collected on the sides of Cone Crater, Fra Mauro hightlands – APOLLO 13 – April 18. 1970

 

Je crois que Lovell et Haise auraient bien aimé se balader sur les bords du Cone Crater, plutôt que d’écrire le scénario du grand film Apollo 13 !

 

 

 

 

 

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