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Vendredi 14 septembre 2012                          Roll-out et histoire

 

 

Réveil tôt pour petit déjeuner à hôtel Spoutnik vers 6 h. Départ vers le bâtiment d'assemblage.

Route dans le désert avec le Soleil qui se lève doucement. Ciel pur rose magnifique.

Arrivé prés du complexe 31 où nous sommes presque les premiers ‘’spectateurs’’ des équipes.

Les opérationnelles sont déjà au travail et bientôt la porte (pas si énorme que ça) s'ouvre ; On se demande même comment la R7 va sortir.

Les 4 petites ailettes aérodynamiques en bas de chaque accélérateurs, sont absentes, nous ne savons pas en quelle matière elles sont constituées vu qu'elles sont en bois sur la maquette du lanceur de la ville. (Plus tard, dans la visite, nous aurons confirmation que le corps est bois, recouvert de métal). Très lentement, le personnel s'affaire et la première locomotive recule pour se placer à la tête du convoi. Derrière-elle un plateau vient se glisser sous l'arrière du lanceur, coté tuyères. Victor qui nous a quitté à l'arrivé, est au travail, de l'autre coté de la barrière. Les photographes et caméras s'installent sur la dalle, les professionnels accrédités eux, naviguent autour du lanceur et parfois nous filment. Nous ne sommes pas loin du pas de tir que l'on aperçoit derrière des bâtiments. La distance entre le MIK (bâtiment d’assemblage) et le pas de tir est plus courte que pour le pas de tir n°1 de Gagarine. La loco recule doucement, l'ensemble est connecté et très lentement tout le convoi avance et passe majestueusement devant nous.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On m’avait prévenu, un phénomène optique est amusant : Le lanceur long de prés de 50m offre des formes totalement différentes suivant d'où on le regarde. Là, elle est très longue et effilée, le bas, plus grand diamètre face à nous. Nous admirons tous les détails du lanceur bardé d'autocollants. Des constructeurs au client en passant par tous ceux qui comptent dans ce projet. Seul le décor de la coiffe avec le grand logo MetOp nous est masqué par les tissus de protection, grosse cagoule destinée à maintenir de bonnes conditions climatiques au satellite et à l'étage final Fregat. Celui-ci est toujours chargé des ses 8T d'ergols ! Le troisième étage R7 situé derrière est comme les autres réservoirs, légèrement pressurisé pour en augmenter la rigidité.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La fusée repose sur un énorme berceau dont nous voyons tous les détails qui auront leurs explications plus tard, au moment du levage. Celui-ci tient le lanceur par un berceau prolongé d'un cerclage manœuvré électriquement entourant le troisième étage. Tout le reste est en porte à faux. Sous ce porte à faux, une cabine avec un opérateur qui semble surveiller la climatisation de la coiffe d'où sort de grosses gaines. Derrière ce wagon, deux autres plus conventionnels, transportent l'équipe des opérateurs (Starsem, Lavotchkine, etc). Nous reconnaissons certains, nouveaux amis comme le responsable sécurité, et le responsable des opérations. Un bon vieux logo en relief de l'URSS ornent ces wagons...nostalgie ou manque de budget pour les refaire ?

Le convoi avance doucement et commence à s'éloigner d'une dizaine de mètres. Une seconde loco, sur une voie parallèle commence à se réveiller Elle attend que le convoi, qui a maintenant rejoint la voie unique, puisse être assez avancé pour le suivre et se placer derrière à une dizaine de mètres.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous reprenons voitures et bus pour faire les 100 m vers le pas et un peu de manière surréalistes, nous attendons au stop que le lanceur passe devant nous. Ici les lanceurs ont la priorité!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Arrivés au pas n°6 du complexe 31, descente du bus, petite panique habituelle due aux gardiens qui tentent de canaliser les 60 à 80 personnes totalement indisciplinés qui se précipitent vers le pas, mais tout rentre vite dans l'ordre et Vincent et moi nous retrouvons au premières loges face aux 4 pétales de Barmine. Le lanceur arrive et nous suivons dans les moindres détails l'arrivée, le déploiement des mécanismes qui vont prendre appuis dans la fosse, les roues du porteurs qui se soulèvent et enfin l'érection du lanceur. Lentement mais surement tout ça monte et se met en place avec des sons que l'on n'est pas prêt d'oublier.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dés qu'il est vertical, les 4 pétales sont refermés électriquement, assistés dans les derniers cm par des opérateurs qui grimpent dans les 4 structures. Après solidification des 4 pétales devenue plate forme, ils démontent les supports en tête de chaque accélérateur et le berceau haut du porteur s'ouvre libérant le lanceur qui est maintenant stable sur ses points d'appuis à l'intérieur de la fosse, maintenu par les 4 bras pétales.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le lanceur s'est enfoncé de prés de 7m dans la fosse, mais il reste encore grand. Le porteur peut redescendre libérant le lanceur qui est maintenant majestueux, découvrant le drapeau russe collé sous le 3ème étage. Vient ensuite la plus petite des connections (la dernière à quitter le lanceur quelques secondes avant le tir) puis la plus grosse et enfin, les deux tours à étages se referment sur le lanceur, signe de notre départ.

 

 

 

Si l'on pouvait compter le nombre de photos prises sur place par l’assistance, je ne sais combien de disques durs il faudrait pour les contenir. Moi même, je n'ai pas résisté car cela restera ''mon'' lanceur. Les équipes à nos cotés, de tous pays prennent la pause à tour de rôle devant le lanceur pour les photos de fin de campagne. Vincent et moi, apparaitrons partout, mais de dos. Nous on regarde toujours le lanceur.

La température s'est réchauffée mais le petit café pris à 6h15 fait son effet. L'arrêt pipi devient maintenant incontournable, mais il faudra rejoindre le point vie situé dans le bâtiment 112 à plusieurs dizaines de KM, avec une route qui se mesure en TCS importants – Tape Cul par secondes. 

 

Donc arrêt pipi dans les bureaux de Starsem après avoir badgé et nouveau et on repart de suite pour la première surprise du jour.

Le pas de tir 250, Celui qui fut construit pour les tests du lanceur Energia et son premier tir de 1987.

Magnifique de délabrement. Magnifique désolation comme dirait Buzz ! Voir tout le travail qui a été fait ici pour malheureusement un seul tir, alors qu'aujourd'hui, 25 ans plus tard, les russes ont besoin d'un lanceur de capacité de 60 tonnes pour leurs ambitieux projets planétaires. Le carneau ici est très impressionnant, la partie la plus basse, petite fosse de la taille d’une belle piscine est remplie d’eau que notre hôte me dit peuplée de poissons dont les œufs ont été apportés par des canards.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur place, je ne manque pas de faire le lien avec ce que j’ai vu en 2006 chez KBOM de Barmine, et ce que l’on m’a expliqué sur les infrastructures souterraines qui sont sous nos pieds pour alimenter les fluides, carburant et autre énergies afin de faire fonctionner tout ça. Un seul tir ! 

 

Retour vers le 112 et nous passons à coté du bâtiment construit après les tirs de Bourane pour abriter l'Energia M qui est toujours à l'intérieur. Les portes ne pouvant plus s'ouvrir, faute de câbles électriques cannibalisés par les Kazakhs au pire moment de l'effondrement de l'ex. URSS où tout partait en vrille à Baïkonour. 

 

D'autres ont pu s'infiltrer à l'intérieur pour revoir l'Energia M.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A de rares exceptions, les images sont disponibles en HD en cliquant sur les vignettes. (c) Meens/Gracieux.

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