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Une Passion - La maturité

 

 

Cap Espace - Cap Moscou

  

Mir à peine terminé, c’est un beau cadeau qui me tombe sur les épaules.

Depuis mon arrivée sur Toulouse, je découvre le coté associatif et prend part à l’association Cap Espace qui a déjà organisé pas mal de voyage spatiaux en Russie. Et un nouveau, probablement le dernier est en cours de finalisation.

Et me voilà désigné comme accompagnateur du groupe de 10 passionnés. Très intéressant sur le papier, un peu nouveau pour moi de devoir gérer un groupe, mais un programme plus qu’alléchant. Enfin la Cité des étoiles ! Bon tout ce qui est programme avec les russes réclame un peu de souplesse. Moi ça va, mais pour ceux qui ont payé le voyage, parfois ça tousse un peu ! Mais comme nous sommes tous des passionnées et que les ‘’organisateurs’’ locaux font preuve d’effort, ça passe.

Avec le recul, je me rends compte que ça a commencé fort. En gros, hors de question de payer d’avance mais seulement sur place après que le programme final soit validé. Conséquence, je fais ma seconde entrée en Russie avec les 10 budgets de mes accompagnants dans la ceinture, en passant par la zone rien à déclarer. En 1998, on trucidait pour moins que ça à Moscou !

 

Le programme validé et réglé, c’est par Monino que commencèrent les réjouissances le lendemain.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le paradis des spotters d’avions où je retrouvais pas mal de prototypes que j’avais vu évoluer au Bourget. Le tout avec un sentiment de délabrement accentué par les propos alarmistes du conservateur nous demandant de les aider à sauver tout ça !

Depuis, cela s’est heureusement arrangé. La touche spatiale fut le Mig-105-11 – Spirale et des objets spatiaux historiques dans tous les coins…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je passe sur le cotés touristique, même si depuis mon premier voyage, la nouvelle Russie semble chercher ses marques.

Nous devions dormir à la mythique Cité des étoiles mais cette partie du programme tombe à l’eau subitement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Qu’à cela ne tienne, nous voilà au portail ‘’du Paradis’’. Sans jamais y être allé, beaucoup d’entre-nous ‘’connaissons’’ les lieux et avec notre guide, nous commençons par les salles des simulateurs de vol avec le coté pile et les consoles et le coté face avec les simus du Soyouz T et TM où nous passons à tour de rôle faire notre tour de manège. Le volume du compartiment orbital m’impressionne tant sa taille est plus grande que je l’imaginais. Même à trois, c’est jouable !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous passons ensuite dans la salle dédiée au scaphandre Orlan qui nous est expliqué en détail, maintenance comprise. Puis, c’est la classe Nourriture avec tout le processus d’alimentation, d’utilisation des équipements, de la table, des fours, réhydratation…

C’est enfin Mir avec son Bloc de Base que nous invertissons en chaussettes avec pour moi un sentiment d’être dans un espace que je connais bien, mais avec un luxe de détail absent dans notre station toulousaine. Je mitraille de photos au cas où l’envie nous prend un jour d’améliorer l’intérieur de notre module. Remis de nos émotions, nous passons à la piscine du TsPK au repos mais avec quelques module immergés. Petit clin d’œil à l’extérieur, derrière la piscine sur les restes des anciens modules ‘’qui me parlent’’.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le temps de traverser la route, nous entrons dans le bâtiment de la centrifugeuse effectivement impressionnante. 

Nous regrettons tous de ne pas avoir pris un peu de dollars avec nous, qui nous auraient permis de faire un grand tour de manège. Nous le savions, mais on n’y croyait pas. Le dollar est roi en Russie en 1998, même ici !

Le peu de temps libre nous permet de passer par la poste de la Cité où quelques uns font le plein de premier jours dédicacés par les cosmonautes qui séjournent ici – un petit marché parallèle qui permet de mettre de l’huile dans la difficile vie du moment. Passage incontournable au Musée de la Cité, lieu mythique (d’ailleurs comme tout ici). A ce rythme la journée passe vite.

En partant vers notre prochaine étape, nous passons à coté des maisons toutes neuves construites par les américains qui bossent ici. On se croirait en Louisiane.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous arrivons dans la forêt de la Cité des étoiles où un barbecue a été préparé à notre intention avec comme invité surprise Alexandre Serébrov – Sacha, rien que pour nous. Belle soirée qui se termina très tard, dans le garage tout neuf de notre contact local, qui avait comme nom (phonétiquement) Boris Yelsine – la classe non !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le lendemain, c’est encore brumeux que nous visitons le Tsoup, précédé d’un cours magistral que nous avons suivi sagement.

Un jour entier fut consacré à Kalouga.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A prés de 200 km de Moscou, accueillis par l’adorable conservatrice du musée qui assura la visite et nous offrit un repas mémorable. Mais le plus émouvant fut la visite de la maison et l’atelier de Tsiolkovsky par sa propre petite fille.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le lendemain eut lieu le petit ''plus'' que j’avais préparé et que je faisais partager à mes participants. Les retrouvailles avec l’équipe de Khrunichev venu installer Mir à Toulouse. Amusant de retrouver la presque même station qu’à Toulouse implantée dans l’usine, à coté des lignes d’assemblage des Protons.

Pendant le pot de l’amitié, le chef d’équipe de Toulouse, m’attire dans son bureau et me montre en haut du grand mur, l’Horloge (qui marche à l’envers) que je lui avais offert à Toulouse. Si vous passez par là un jour…pensez à moi.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En prenant congé, je sens que je ne suis pas prêt de revoir cette équipe avec qui j’ai passé tant de bons moments.

C’est une visite plus traditionnelle qui nous attend le lendemain.

Le musée de la Cosmonautique, face à l’Hôtel Cosmos à coté du VdNK.

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais surprise, c’est le cosmonaute Mikhaïl Lissun en personne, que j’avais accueillis à Toulouse, qui nous reçoit pour le message de bienvenu. En sortant, nous ne pouvons résister et poussons vers le VdNK pour aller voir ce qu’il reste du pavillon de l’espace. Désolation. Même  la Semiorka semble attendre la fin, résignée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est le musée Lavochkine qui clôture le programme moscovite.

Un non passionné serait déjà au bord de l’overdose, mais nous en redemandons. Et nous allons être gâtés!

C’est Oleg Ivanovsky en personne qui nous fait la visite du Musée. Celui qui a travaillé sur Spoutnik, les sondes Mars et surtout qui accueilli Gagarine et l’installa sur son siège le 12 avril 61. Il nous livrera quelques confidences que je pu lui faire écrire quelques années plus tard, notamment sur Luna 15. Une magnifique visite.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre guide, qui deviendra l’ami de quelques-uns d’entre-nous, nous gâte et nous fait découvrir le cimetière où pas mal de cosmonautes reposent. Le dernier soir, il m’accompagnera avec deux copains chez les amis de Khrunichev pour un repas d’adieu – très émouvant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Outre la partie spatiale qui m’a comblé, l’impression générale fut le désordre que subissait le pays en pleine réorganisation.

Le désespoir des techniciens que j’ai côtoyé, perdant leurs repères, qui se désolaient de voir leurs jeunes collègues ou leurs fils, quitter le spatial pour gagner 3 fois plus qu’eux en vendant des frittes à la sauvette. Le spatial russe souffrait en 1998.

Mais dans ce marasme, le plaisir de ressentir la fierté de ces hommes et leur reconnaissance sur l’intérêt que nous portions sur leurs exploits.

Et pour ma part, pour ce que je représentais, l’honneur qu’on leur avait fait avec la Station Mir à Toulouse.

 

Dasvidania Mokba.

 

 

 

 

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