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Mardi 18 septembre 2012                              Chelomey et Almaz

 

La tête dans un étau, réveil vers 9h30 et une bonne heure à faire surface.

Pas d'eau aux robinets de l’hôtel ! C'était pas le jour.

Je fais avec les bouteilles d'eau et vers 11h, récupération d'un vélo pour aller au Musée de l'autre coté de la ville pour la chemisette. J'ai pris une photo avec mon téléphone sur l'écran de mon pc avec la photo de Vincent avec sa chemisette pour mieux me faire comprendre. Ce sera plus simple.

Aller retour 1h, retour chambre et toujours pas d’eau. Elle reviendra à 14h.

Juste car à 14h30, départ ave la voiture vers l'école de Chelomey et la capsule Almaz pour David, mon pote américain.

 

J'avais simplement évoqué dans une discussion, que je savais qu'il y avait une capsule Almaz à Baïkonour dans une école.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comme d'habitude, Victor à mis les petits plats dans les grands avec une visite quasi officielle de l'école spatiale internationale de Chelomey qu'il ne connait pas.

 

Nous sommes accueillis par le Directeur de l'école, M. Chatalov, un homme de 45 ans.

Il nous annonce que demain arriveront des jeunes pour la compétition de lancement de fusées.

En effet cette école organise des rencontres de jeunes du monde entier, pour des championnats de maquettes de fusée mais que les jeunes font voler. Rdv demain matin avant de partir. Il nous présente également une personne plus âgée venue à cette occasion de Moscou, Gennady Poltavets qui est Professeur, Docteur of science du MAI (Là même où enseigna Michine, le successeur de Korolev, après qu’il fut évincé suite aux échecs des lanceurs lunaires).

Il nous demande de saluer Guy Pignolet qu'il connait (ce sera fait).

Victor prends quelques minutes pour nous présenter et expliquer qui sont les deux personnes qui l'accompagnent et cela semble les intéresser.

La visite commence par quelque chose de surréaliste; une salle de classe de maquettes spatiales. Là tout ce que les passionnées de maquettes comme Vincent et moi, rêve d'avoir le temps de faire, des maquettes en papier ou plastiques de pas mal de lanceurs et avions.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chaque table d'élève est un petit établi du parfait maquettiste.

Tout autour, des machines comme tours, ponceurs et autres équipement semi pro.

Son explication est simple, depuis longtemps, les chercheurs ont découvert que faire des maquettes permet de connecter dans le cerveau des petits élèves ce qui permet d'avoir une vision globale des choses, comme les lanceurs.

En réalisant ces maquettes, les élèves arrivent parfois à se poser les mêmes questions que les concepteurs. Cette activité n'est pas un loisir ici mais une vraie matière faisant partie du programme, comme les math, la physique, la chimie et les SVT. 

 

Nous visitons ensuite les classes dédiées comme la chimie, SVT.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le principe général est d'abord pratiquer puis passer après à la partie cour.

Dans un bâtiment carré, à chaque étage, les classes sont réparties le long de couloirs.

 

Dans chaque couloir, une sorte de crypte fermée par des barrières en fer forgé, abrite toutes les reliques de véritables pièces spatiales que les élèves découvrent avec les profs comme applications aux cours qu'ils ont reçus.

Toutes les pièces sont étonnantes. Difficile de les citer toutes, mais la présence d'un moteur V2 flambant neuf ramené d'Allemagne, via le nord de la Russie où furent menés les premiers essais après la guerre.

Un scaphandre Orlan de première génération. Des pièces d'Energia. Des moteurs des premiers lanceurs russes, etc..

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et bien sur, dans la seconde ou troisième crypte que nous découvrons, la capsule VA appelée par erreur de traduction Merkur par ‘’l'ouest’’ - qui est certainement un modèle d'ingénierie car ce que je cherchais n'y est pas (le sas dans le bouclier). Cette famille de capsule, réalisée par Chelomey, n'a pas eu la chance d'aller dans l'espace avec tout ce qui allait avec, à savoir un véritable programme composé de modules pour constituer une station militaire, la station Almaz.

Là aussi, la rivalité avec Korolev a fait que ce dernier, fort de ses succès a pu bloquer Chelomey dans ses ambitions en matière de  vols habités. Pire, après l’échec lunaire et la conversion vers les stations orbitales, Korolev ‘’pilla’’ le travail de Chelomey pour créer les stations Saliout et Mir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

D'après nos interlocuteurs, même si Chelomey est arrivé légèrement après les grands constructeurs, son travail dépasse celui de Korolev, ce que je ne suis pas loin de penser.

J'explique au Directeur pourquoi je souhaite faire des photos en vue d'en faire la maquette et notamment comprendre comment est installé le sas de passage sous les sièges, sas qui passe dans le bouclier thermique, et dont peu d’informations techniques circulent à ce jour.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais malgré nos recherches nous ne trouvons rien car ce modèle d'ingénierie n’avait pas besoin de traiter cette partie. Mais enfin, j'ai devant mes yeux ce qui aurait pu être le vaisseau universel qui aurait pris la place du Soyouz.

Mais Korolev a su conserver son domaine réservé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Suite à cet arrêt un peu long, nous partons dans une classe pour avoir droit à un exposé complet sur les complexes de tirs de Baïkonour que nous commençons à bien connaître, le tout en utilisant des photos satellites légendées et une approche de présentation intéressante, par zone liée à chaque constructeur.

Le tout est suivi de films sur les lancements de tous les types de lanceurs utilisé ici. Notre hôte fait quelques erreurs (volontaires ou non ?) que nous laissons filer. Victor nous livre un exemple de son professionnalisme en nous donnant en direct ses commentaires qu'il case comme s'il s'agissait de traduction simultanée. Un régal.

Le Directeur est un ancien militaire et cela se sent dans ces commentaires où il appuie souvent sur la puissance des armes nucléaires transportées précédemment par ces lanceurs devenus maintenant lanceurs de satellites. Longue présentation que j'ai pu intégralement photographier, après que l'un des profs soit allé en urgence, enlever un super plan en perspective ultra détaillé des complexes Proton – dommage, on verra avec Photoshop ce que l’on peut faire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A l'issue de cette présentation, on nous informe qu'il est de tradition que les personnes qui visitent l'école, déposent des fleurs devant la statue de Chelomey et qu'en notre honneur ils nous font le plaisir de nous offrir de voir le lancement de trois fusées. Dépose de gerbe très solennelle et à coté trônent les 3 fusées sur leurs trépieds.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plus qu'assister, c'est nous qui allons les lancer.

On nous expose le matériel et à tour de rôle,

nous allons appliquer la procédure, tester la présence

de l'alimentation électrique, mettre la clef et après une

chronologie en partant de 5 en russe, appuyer sur le

bouton pour voir chacun notre fusée partir à plus

de 150m, voir 200m de haut. Avec pour chacune,

le largage d'un ruban de couleur ou d'un parachute.

La cour est grande mais les fusées retombent au-delà de l'école, mais ici les enfants ont l'habitude et s'ils trouvent une fusée, ils l'a ramènent le lendemain à l'école.

 

Le Directeur nous demande de faire venir des enfants français ici, persuadé qu'il est que nous avons ce genre d'activité. Elle doit exister, car des petits français sont déjà venus ici. Mais où.

J’ai une pensée pour Christophe (le responsable Educatif Cité) et AnneSD (CNES). Si j’avais su ça il y a quelques années !

Invitation est faite pour revenir le soir après le repas ou demain matin, ce que nous ferons certainement.

Retour vers l'hôtel.

Le Directeur et le professeur du MAI nous ont consacré deux bonnes heures de visite, qui a été photographiée en interne. (Et dire que l'on va finir sur le mur de la classe :) Nous demandons à Victor de descendre un peu avant l'hôtel pour passer par la poste de Baïkonour pour que Vincent puisse envoyer des cartes postales.

 

Dernier repas avec Victor et son assistant, et nous repartons sur nos histoires sur Mir, Victor ayant travaillé sur le modèle de vol quand il était ingénieur chez Energia.

J’apprends bien évidement plein de choses et surtout rempli les cases vides de points de détails essentiels sur l'histoire de Mir au moment où la manie du secret polluait les maigres infos de l'époque.

Cerise sur le gâteau (et il y en a tellement eu des cerises), Victor nous transfère par mail, les photos qu'il a prise sur le pas de tir à la fin du remplissage. Le lanceur prêt à bondir, givré de toute part, les logos complètement masqués par la glace et chose que je n'avais jamais vue, l'une vue du carneau avec le bas de la fusée et le givre qui tombe comme de la neige.

 

Comme si ça ne suffisait pas, Victor nous offre à chacun une flamme,

les plaques métalliques qui se terminent de tissus rouge du type

(Remove befor Flight). Ce 1792ème tir sera bien le notre.

Ma remarque sur ce clin d'œil fait à la France (1792 – année de

la déclaration de la république française), lui plait.

 

Demain 13h 30, départ de l'hôtel vers l'aéroport dont l'aérogare

est flambant neuf, inauguré la veille du lancement par les officiels

venus pour le lancement de Métop.

 

 

 

 

 

 

 

 

Dernière nuit, Nuit paisible sur Baïkonour avec un très léger vent, suffisant pour porter la prière qui s'échappe de la mosquée située prés de nous et de l'entrée du complexe de lancement.

Mon Dieu, ça va être dur de quitter cet endroit.

 

 

 

A de rares exceptions, les images sont disponibles en HD en cliquant sur les vignettes. (c) Meens/Gracieux.

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