top of page

Une Passion - En passant

 

 

Premier vol habité français - PVH  

 

En France, les mois qui précédèrent le premier vol habité français furent un peu pollués par nos relations avec l’URSS.

D’une part à cause de l’invasion de l’Afghanistan mais aussi par un problème d’embrassade.

En effet, quelques ‘’conseillers ‘’ de Paris furent gentiment expulsés pour avoir été trop curieux, notamment sur Ariane. Mes amis du Cosmos Club de France en savent quelque chose.

Parler de la préparation et de l’entrainement de nos deux français à la Cité des étoiles n’était pas le sujet qui passionnait la presse.

 

Souhaitant en savoir un peu plus, je pris la plume et écrivait au représentant de TF1 à Moscou, Jean-Pierre Quittard.

Celui-ci me répondit fort poliment, m’indiquant qu’il avait transmis ma lettre aux deux français, car lui ne savait pas grand-chose à ce sujet.

Effectivement, je reçu un courrier de la Cité des étoiles, rédigée par Patrick Baudry bordelais d’adoption. Nous échangeâmes pendant tout l’hiver et Patrick me tenait informé de toutes les péripéties de l’entrainement, par courrier via la valise diplomatique. C’est aussi par ce circuit que je lui fis passer la maquette d’Hermès (voir maquette).

 

L’été 1981, au Pyla près d’Arcachon, je reçu un coup de fil de Patrick me demandant s’il pouvait passer me voir dans l’après midi. Le temps de trouver l’incontournable bouteille de champagne, je vis arriver à pieds, Patrick avec son épouse poussant le landau avec leur fille Melody. Moi-même venant d’avoir eu un beau garçon en janvier.

Nous passèrent l’après midi à parler d’espace et des bienfaits du Bassin d’Arcachon Patrick évoqua même l’idée d’écrire un livre témoignage sur son entrainement avec moi – livre qu’il écrira avec Benoit Clair certainement plus efficace que moi à l’époque.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Avant de nous quitter, je lui posais la question qui me travaillait depuis des mois :

‘’ Pourquoi avoir entretenu ces échanges avec moi ?’’.

 

‘’C’est simple’’ me répondit Patrick, ‘’vous êtes le seul français à nous avoir écrit pendant ce dur hiver.’’ Tout simplement.

Comme quoi, il faut parfois oser des choses simples. Ce fut le début d’une amitié.

 

 

 

Patrick, Michel, Jean-Loup et les autres.

 

Patrick Baudry m’invita un Week-end à son intronisation dans une confrérie de l’huitre à Gujan sur le Bassin d’Arcachon.

Il me présenta à ses copains parmi lesquels il y avait Michel Tognini. Patrick lui précisa que ‘’comme j’avais un bon coup de crayon, pourquoi ne lui demandes-tu pas de te dessiner le logo de votre mission’’ (qui ne s’appelait pas encore Aragatz).

Nous évoquèrent la mission et je me lançais dans une série de propositions de logo possible.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Par le même circuit courrier qu’avec Patrick, nous échangèrent avec Michel et Jean-Loup et firent évoluer le projet.

Jean-Loup, désigné titulaire depuis, ne souhaitait pas trop que l’on mette en avant la forme de l’expérience ERA, qu’il devait déployer dans l’espace, au cas où celle-ci ne fonctionne pas.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Finalement, ce fut une image plus symbolique, d’un cosmonaute en EVA saluant de la main qui fut la plus aboutie. Les choses s’arrêtèrent là. Plus de nouvelles pendant quelques mois, jusqu’au jour où le logo officiel fut présenté à la presse par nos deux cosmonautes. Les ‘’choses’’ avaient été reprise en main par le CNES et l’agence de com chargée du logo, sans nécessairement faire référence au travail qui avait été fait en amont. Mais bon rien de grave, nous savons tous les trois comment est né ce badge et cela me suffit.

 

J’ai ‘’remis le couvert’’ à nouveau 4 ans plus tard pour le vol de Michel cette fois.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais au moins, l’agence de com. m’a renvoyé mes dessins qui n’ont pas été retenus. Parmi ces propositions, l’un des logos reprenait la forme de la capsule Soyouz, car l’idée me séduisait.

Depuis, à l’image de certains cosmonautes russes, je me suis dessiné mon propre badge en reprenant  des croquis de cette étude.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une forme de capsule Soyouz avec un lever de Soleil sur la Terre où un Soyouz franco-russe survole le Bassin d’Arcachon. Mon nom en russe et mon surnom suivit de ma qualification écrite en russe qui résume bien mon travail actuel : Ingénieur de rêves !

 

 

 

Rioumine 1981

 

Le Salon du Bourget 81, marqué par le passage de Mitterrand et des armes retirés des avions, fut pour moi l’occasion de rencontrer Valeri Rioumine qui venait de passer 184 jours dans l’espace.

Certes, il y avait également Young et Crippen, mais ma rencontre avec Rioumine se termina de manière amusante.

Pendant notre échange, il regardait de temps en temps mon pins représentant la fusée de Tintin sur la Lune et bien évidement, je lui offris à l’issue de notre échange.

Il ouvra les mains pour me faire comprendre qu’il n’avait rien à me donner en échange et je lui fis comprendre que ce n’était pas un problème. Sur le départ, je sentis sa main sur mon épaule et il me fit signe de venir avec lui. Sous la maquette de Saliout 6/ Soyouz 32, il y avait la capsule toute cramée de Soyouz 36 qui avait ramené le cosmonaute vietnamien, entourée de cordons pour éloigner la foule. Je suivis Rioumine qui enjamba allègrement les cordons et proche de la capsule, il se saisit d’un bout du revêtement thermique, tira dessus et me fit comprendre qu’il n’avait rien pour couper ! Un peu dubitatif, je sortis mon porte clef et avec une clef, s’en saisit et découpa ce morceau qu’il me remit avec une signature…Je sortis de mon nuage quand nous refranchîmes les cordons et que je vis la tête des visiteurs qui faisaient la queue pour la visite et qui nous ont certainement pris pour des houligans !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je l’ai recroisé plusieurs fois, toujours au Bourget, même si parfois il me fut difficile de le reconnaitre. Non à cause de ses 4 missions et ses 371 jours dans l’espace, mais comment dire : Bon vivant, c’est ça ! Mais il est pardonné, sa femme est tellement charmante....

 

 

 

1986 Annus horribilis

 

1986 fut une année spatiale qui commença plutôt mal.

Le 28 janvier, Chalenger explosait en direct tuant son équipage. Mon couple faisait de même peu de temps après et je traversais un nuage de débris qui traînent encore aujourd’hui.

 

Après l’explosion de Challenger, un peu pour conjurer le sort, j’ai entrepris la réalisation d’un dessin à l’encre de chine sépia plus lavis, représentant le déchargement de Challenger 2 sur la station Internationale. J’ai offert ce dessin à une relation de Vannes, fondu d’espace et d’Hallyday, qui m’avait fourni des cassettes audio sur les vols Mercury, Gemini et Navettes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Avant de reprendre mon activité de maquettiste mais cette fois sur Bordeaux, je prospectais sur Paris pour deux projets distincts. L’un sur la nouvelle chaine TV de Berlusconi pour être une sorte de maquettiste d’actualité et donner des outils aux journalistes. L’autre pour postuler au Musée de l’Air et de l’Espace. Mon soutient de Baudry sur ce dernier projet ma fit passer tout droit du dossier à la corbeille, comme je l’appris plus tard, Lardier avec Ducrocq en soutient. Celui de la 5 eut plus de succès mais ne passa pas tous les barrages. Dans tous les cas, je n’aurais certainement pas aimé revivre à Paris et pour le MAE, je n’étais pas prêt, c’est clair !

 

 

 

 

 

 

 

 

bottom of page