top of page

Une Passion - La maturité

 

 

Toulouse, pourquoi pas !

 

Avec l’expérience de la Villette, je surveillais pour mon entreprise tous les projets de musées où je pouvais tenter de proposer mes prestations de maquettiste. J’avais vaguement entendu parler du projet de Toulouse mais c’est une personne de l’équipe projet qui me relança pour que je ne passe pas à coté. Je laissais passer les gros appels d’offres, comme Columbus, le nez de la Navette, trop gros pour la taille de mon entreprise et me résignais.

En fin d’année 1996, Philippe mon contact, avec qui j’avais été en liaison des années auparavant grâce à Baudry, me proposa de venir à Toulouse pour de petits projets commandés en direct par l’équipe projet. Le premier qui me fut confié fut une série de satellites et quelques observatoires astronomiques destinés à illustrer les moyens d’observation, sous diverses gammes d’observation dans un élément nommé - 6 fenêtres sur l’Univers. D’autres satellites me furent commandés pour une grande fosse, à l’entrée des expositions, mis en valeur en lumière noire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lors de la livraison, Véronique, responsable de ce projet m’amena sur le chantier de la Cité, peu de temps après que la maquette d’Ariane venait d’être terminée. Ce fut un coup de cœur. Ici, on allait parler de ma passion et tout ce que je voyais me parlait d’espace. Le second projet fut la Passerelle des Lanceur. Une série de maquettes au 1/24ème des premiers vaisseaux, éclatés pour incruster une image virtuelle des passagers s’installant à bord. Magique ! Il y eu également Cospas-Sarsat. (Voir maquettes).

Insistant ‘’lourdement’’ auprès du chef de l’équipe projet, Jean-Noël Plachez me proposa d’intégrer l’équipe projet, toujours en tant qu’entreprise, mais en déplacement du lundi matin au vendredi soir. Je pris le relais de Philippe (mon premier contact) pour la recherche des objets chez les partenaires du projet, pour compléter les vitrines en fonction des thèmes qui étaient abordés dans chaque espace. Deux mois intensifs de travail.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais le projet était toujours là, encore plus attrayant. Je pris la décision de me joindre à cette aventure. Philippe réticent, me proposa d’intégrer l’équipe d’animateurs qu’il montait et presque naturellement, je participais au week-end de l’inauguration, chargé ponctuellement d’assister les astronautes.

Le lundi suivant, je retournais à Bordeaux pour fermer mon entreprise, cesser officiellement mes activités et début aout, j’intégrais la Cité pour quelques années.

 

 

 

MIR, mais pour de vrai !

 

La veille de l’ouverture de la Cité de l’espace, en quittant les préparatifs de l’inauguration,

j’entendis à la radio que Mir venait de subir un accident, un Progress l’avait percuté et on

parlait de dépressurisation et d’une éventuelle évacuation !

 

Je pris mon téléphone et dit à Philippe : ‘’Avec ça c’est sur, la Cité va avoir Mir’’.

 

Un modèle d’essais était en effet sur le marché et le projet avait déjà été étudié pour

la Cité mais n’avait pas retenu l’attention de la ville de Toulouse.

Cependant, l’actualité venait de bouleverser tout ça.

 

Pendant tout l’été, les visiteurs nous demandèrent ce qui se passait là haut avec Mir et est-ce la rumeur ou la réflexion, mais à l’automne, le sujet revint d’actualité.

La Cité fit une ultime visite à St Petersburg pour revoir les modules avant de se décider. Ne connaissant rien aux règles hiérarchiques, je donnais au trio de responsables un mémo sur Mir, son histoire, ses modules et quelques remarques.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Est-ce mon enthousiasme, mon inconscience, toujours est-il qu’il fut décidé de me confier le pilotage de ce projet pendant ce déplacement. Je ne l’appris que beaucoup plus tard, bien après la signature en grande pompe du contrat d’achat.

Le projet nécessitait un travail d’architecture important afin d’introduire la visite et contextualiser la station dans l’Histoire.

Il fallait construire une passerelle de visite, faire intervenir des géomètres, …un projet quoi !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’aménagement autour du projet fut confié à un cabinet d’architecture qui fit de véritables prouesses. L’achat de la station, comprenait l’arrivée et le séjour d’un mois d’une équipe de spécialistes russes chargée de remettra à neuf les modules et d’assurer le montage sur les supports que nous avions décidé de rallonger afin de pouvoir organiser des évènements sous la station. Je fus en charge d’organiser le logement, la restauration et la logistique de cette équipe qui s’avéra être la crème de la crème de l’usine Khrunichev. Chacun ayant une spécialité comme les deux femmes qui avaient confectionné les coutures des tissus, où Thomas qui était l’homme des panneaux solaires, des Saliout comme des Almaz.

 

La confiance aidant – et ce ne fut pas simple – j’ai beaucoup appris de ces hommes et femmes.  Le plus atypique fut la logistique du transport depuis le port d’arrivé au Verdon (prés de Bordeaux) et le transfert sur Toulouse. Les contraintes étaient fortes : pas d’autoroutes, circulations limitées pendant les heures de jour et cerise sur le gâteau, les décorations de Noël des villages à soulever pour que les 5 camions puissent passer. La station Mir en kit arriva à Toulouse, quelques jours avant Noël et je devins le Père Noël pour la soirée du personnel de fin d’année.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce que je retiens du travail muséologique, outre l’énormité de la tache et l’exaltation associée, c’est quelques moments forts comme les premières visites dans les modules, seul, presque dans le noir à découvrir tous les détails de cette pièce d’histoire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plus tard, le travail avec les 30 spécialistes russe de chez Krunichev, qu’il a fallu apprivoiser et convaincre du travail pédagogique que nous souhaitions faire avec Mir, puis leur implication sans borne dans le projet. Leur touchantes attention, par exemple le jour de mon anniversaire, où en direct de Moscou je reçu outre quelques cadeaux, la cassette complète de la dernière jonction du Progress, en direct du TsOUP.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais à mon tour, j’eu l’occasion de les toucher. Un jour, j’appris que le petit film d’animation sur l’assemblage de Mir devait être validé. Je passais prendre Thomas, celui qui était en charge depuis des années de tous les panneaux des stations russes, je le collais devant l’écran et attendis le résultat ! Ses larmes furent ma récompense. Les quelques repas du soir partagés avec l’équipe russe furent inoubliables.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après plus d’un mois de travail, la station terminée traversa Toulouse pour rejoindre la Cité de l’espace où elle fut installée sur ses supports le jour et l’heure prévue. Le travail se poursuivit sur site avec intensité et l’inauguration pu se dérouler comme à la parade. Le Directeur de Khrunichev, qui avait vu le site 6 mois auparavant nous avoua qu’il ne croyait pas que nous serions capable de ce tour de force. Mais surtout, on comprit bien qu’il était heureux de ce que nous avions fait pour mettre en valeur leur programme spatial en regrettant ouvertement de ne pas être capable de faire de même dans son pays.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lors du repas avec les astronautes et cosmonautes invités, quelques conversations tournaient autour de la possibilité de récupérer un des modules de Mir avec la navette en imaginant faire appel à Bill Gates pour le financement.

Ce fut un petit évènement pour la Cité et un bel équipement pour ses visiteurs.

Pour ma part, ce fut le projet le plus lourd à mener, mais le plaisir associé gomma tout.

Cela me valu d’être cité dans un communiqué de l’agence Tass et surtout je sais que nous avons fait plaisir aux russes de les avoir mis un peu en valeur en ces temps de crises du spatial.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

bottom of page