top of page

Maquettes...page 19

 

 

 

SOYOUZ MS - Le Soyouz de Thomas - 1/20 – 2017

Encore une maquette de SOYOUZ ? – Certes, mais cette fois ça va plus loin.

 

L’histoire de cette maquette début il y a plus de 20 ans, fin 1996 où comme Maquettiste professionnel, je livre ma première série de maquettes pour ce qui allait devenir la Cité de l’espace.

A l’époque, mon client est une Architecte Muséographe de l’équipe projet – avec qui je travaille toujours. Ma mission, réaliser une série de maquettes à la même échelle de tous les vaisseaux habités de l’époque avec à chaque fois, un éclaté dans la paroi de la capsule permettant de découvrir l’intérieur de l’habitacle. Car l’idée géniale c’est qu’en partant de cette forme découpée, agrandie et mise à l’échelle humaine, des acteurs vont venir jouer sur fond vert, le rôle des pilotes de ces capsules et vont venir s’installer à bord. Et par un dispositif magique d’incrustation, le visiteur découvrira les astronautes et cosmonautes s’installer à bord de mes maquettes de capsules la première fois où elles furent utilisées (1er vol avec équipage).

 

Ainsi, chronologiquement ils verront Gagarine s’installer dans Vostok 1, Glenn dans Mercury, Komarov, Feoktiskov et Yegorov dans Voskhod 1, Grissom et Young dans Gemini 3, Komarov à nouveau dans Soyouz 1. Pour Apollo, nous avions mis en place Apollo 7 et Apollo 8 puisque deux lanceurs différents furent utilisés. Enfin pour la Navette, il n’y avait pas que Young et Cripen, mais également le technicien qui les aidait à s’installer. Histoire de faire un clin d’œil à notre marraine – Claudie Haigneré – il fut décidé de rajouter le Soyouz TM 24 de son premier vol vers Mir. (voir page 10 de ce chapitre)

Il y a une dizaine d’années, nous avons du compléter le dispositif avec Shenzhou 5 et son passager.

Cette fois, j’étais de l’autre coté de la barrière et je pris la décision – faute de place - de remplacer le dispositif

de Claudie (qui de fait n’était pas une première pour Soyouz) par celui de Yang Liwei.

Comme vous avez compris pourquoi cette manipe me tient à cœur, je ne tenais pas à confier à d’autre le soin

de réaliser ce Shenzhou et je réglais le problème déontologiques de ‘’me’’ faire travailler en proposant un prix

pour la prestation maquette qui relevait plus du symbolique.

 

Et il y a dix ans, je me retrouvais avec une capsule Soyouz et une ébauche de compartiment orbital au 1/20 ème environ.

 

En 2010, lorsque je réalisais le module lunaire russe, je l’ai utilisé pour valider les mains courantes qui

devaient exister entre le vaisseau orbital LOK et le LK et j’envisageais de faire en totalité la maquette du

module orbital LOK, mais faute de temps…

Dés l’ouverture de la Cité, ce fut une vraie magie a tel point que lors du réaménagement des expositions,

en 2011, je réussi à conserver ces petites perles, certainement par nostalgie mais plus professionnellement

parce que tout simplement, celà plait beaucoup et remplie bien son rôle pédagogie/ludique.

Arrive le vol de Thomas Pesquet.

Et dans le cadre de mes interventions pour donner quelques explications complémentaires aux animateurs,

j’ai eu l’idée de reprendre ce bout de maquette pour étayer ma démonstration sur le retour.

Vu l’effet produit sur des pro de la médiation, je me suis dit que je ne pouvais en rester là et sur mes soirées et week-end je me suis lancé dans la réalisation de la maquette complète du vaisseau de Thomas – le Soyouz version MS. Mais pas une maquette de vitrine.

Une maquette dite Scratch – réalisée rapidement avec les moyens du bord. Que l’on peut résumer par Vite fait bien fait ! Une maquette que l’on pourra manipuler et quitte à y être, démontable afin d’aller au bout de la démonstration.

J’ai donc repris ma maquette de Claudie et curieusement commencé par un détail, le hublot latéral du Soyouz situé à l’avant du BO (Compartiment orbital) qui permet à l’équipage d’avoir une vision vers l’avant. C’est d’ailleur par là que Paolo Nespoli a pris la série de photos de la navette accouplée à ISS. La forme sphérique du BO laissant la place de rajouter ce volume au Soyouz dans le volume de la coiffe.

Pour la capsule, il faut la refermer. Et j’enferme les trois couchettes Kazbek et le tableau de bord de Claudie. Ce sera la surprise le jour ou un gamin démontera cette maquette ! L’enduit fait le reste.

Quand on s’attaque à une maquette comme ça, tellement mythique pour moi, il y a des trucs que l’on a envie de faire et on ne résiste pas.

En parallèle, je commence à bricoler le système

de jonction.

Petit jock en passant, je pioche dans mes vielles

pièces détachées pour parfois gagner du temps

et j’arrive à caser un bout de tuyère et un patin

d’alunissage d’un LM américain pour terminer

la pointe du système de jonction.

Le module de service (PAO) – les moteurs quoi - devient nécessaire pour avancer.

Un passage chez Casto-Merlin et hop, avec un bout de gouttière nous pouvons commencer à avoir un bon volume de travail. Un carton de chemise à dossier, enroulé sur plusieurs épaisseurs et la partie haute du PAO est terminée.

Je pioche dans le stock et retrouve des aimants de fermeture de sacs à mains que ma sœur (maroquinerie) m’avait donnée et je les intègre entre les 3 modules pour les rendre démontable et surtout stables quand ils sont assemblés.

Les blocs moteurs des contrôle d’attitude sont mis en volume sur du Balsa et pour les tuyères, j’utilise des pièces métalliques, celles que l’on trouve au bout des baleines de parapluie (toujours la sœur !)

A ce stade, quelques jours avant le retour de Thomas, j’amène la maquette à

l’Usine pour la présenter au véritable Soyouz.

 

Le diamètre BO est un peu faible, je sais…mais trop tard !

Arrive le moment du MLI.

Sur les formes déjà réalisée, je pose au double face, du papier alu me

permettant d’évoquer le froissement de la protection thermique.

En général, ça marche bien (voir maquette du module lunaire soviétique LK)

Vu les délais, les panneaux solaires seront juste évoqués. Un volume sur deux tiges qui traversent de part en part le PAO, recouvert d’une impression des deux faces des panneaux. Amplement suffisant pour du manipulable.

Un premier passage de peinture noire, quelques touches d’autre couleurs et voilà le travail !

Il ne reste plus que les antennes.

Décision est prise de faire au plus simple vue que si la maquette est manipulée sur le plateau, les antennes ne résisteront pas alors pas la peine d’en faire trop, juste les disques.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comme finalement il me reste encore un peu de temps (visiblement je sais encore

gérer mon temps :) ), je fabrique un petit Thomas, je sais qu’au minimum,

j’aurais du succès avec mes collègues féminines !

Ça n’a pas loupé !

Le 2 juin, la maquette est sur le plateau de notre direct.

Dés 9h, j’en fais la démonstration de démontage dans notre première intervention filage et confie mon Soyouz au Chef de cérémonie, Philippe qui a son tour le manipulera en direct pendant la rentrée atmosphérique au moment ou moi-même commente celle-ci à la radio.

Un bon travail d’équipe.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De retour à la maison, je nettoie et enlève les quelques traces de doigts et me lance dans les ultimes modifications pour le configurer définitivement en version MS. Je refais le volume des antennes, enlève des équipements et rajoute ceux du MS plus quelques retouches de peintures.

La maquette se pose verticalement, en prenant appui sur les tuyères des 4 moteurs périphériques. C’est pour cela que les 2 antennes arrière sont retournées vers l’avant. Mais je pense qu’il lui faut un socle. Je passe chez mon fournisseur préféré, un vide grenier du WE où je trouve un support qui fera l’affaire moyennant deux trous à l’arrière de la maquette afin de limiter le porte à faux.

Ça lui donne un petit air kitsch des supports à la soviétique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La maquette est terminée. Elle va pouvoir être proposée à la vente pour que je puisse retirer une petite satisfaction et me faire de la trésorerie pour la série de maquettes sur l’évolution du module lunaire que je prépare pour 2019 – 26 maquettes !.........................................................

Je connais la valeur de ce travail, car j’ai passé mes 16 années d’entreprise à faire de la pédagogie

pour expliquer voire justifier les couts auprès des clients. Grace aux réseaux sociaux, mes amis

qui exercent encore mon ancienne profession m’ont presque reproché de faire du dumping et

casser le marché, mais bon, le prix que je propose est raisonnable.

Et j’espère que celui qui se l’offrira aura autant de plaisir à l’utiliser que j’en ai eu à le faire.

J’aurais aimé que Thomas puisse le voir et encore plus que la Cité le garde mais bon, ceci est une autre histoire.

Mon ami russe m’a déjà proposé de l’envoyer au Musée de Kaluga pour rejoindre l’autre Soyouz 7K-OK, mais cette fois, je vais tenter de vendre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

bottom of page