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LK - Lunniy Korabl – 2010 / 2011 - le final

Le LK commencait à prendre forme. Il me restait encore quelques pièces à terminer. Un peu machinalement, à chaque étape, je vérifiait que le compartiment arrière se démontait bien et que l'éclairage fonctionnait toujours !

Le socle devant être de la même qualité que le reste me demanda également un d’attention, car je tenais à ce que les traces de pas soient celles des bottes du scaphandre Kretchet, et le cosmonaute prenne la pose prés du drapeau avec l’appareil photo sur son trépied et son déclencheur.

Et puis un jour, après 9 mois de travail, je constatait presque par surprise : le LK était terminé.

L'ombre de Leonox plannait sur mon bureau...

Nous organisèrent une première rencontre de nos deux LM respectifs à la Cité de l'espace, où je demandais à Pascal, un collègue, d'imortaliser cette première rencontre Est-Ouest !.

Aprés avoir terminé nos maquettes, nous exposâmes le LM d’Apollo 11 de Vincent et le LK pendant l’été à la Cité de l’espace et je réussi de convaincre Vincent de ne plus les séparer car j’avais une petite idée en tête.

Nous tentâmes de les offrir à un musée en échange du voyage pour livrer les deux maquettes.

Mais ni le Smithonian de Washington, ni le musée de la Cosmonautique de Moscou ne put donner une réponse complète à notre demande.

Soit le voyage n’était pas totalement pris en charge, soit …

Ce n’est qu’à l’occasion des 50 ans du vol de Gagarine, lors d’une simple conversation avec mon ami Victor Nikolaïev, qui accompagnait Maxime Suraïev à la Cité de l’espace, que Victor s’empara du projet. Vous savez, celui qui connaissait et m'avait fait dédicacer ma maquette de Bourane !

Nous étions confiants sur le projet, mais avions un peu peine à croire en sa réalité.

Les socles furent emballés à part pour un voyage en frêt.

Les maquettes devaient être transportés par nos soins,

en bagage à main, seule chance d'arriver à bon port.

Dernière occasion de photographier mon ''bébé''.

Au même moment, un copain (Manchu) déssinait la couverture d'une BD racontant le : et si les russes étaient arrivés avant les américains.''

S'agissant projet confidentiel, il fut un peu décu de ne pas savoir que le LK avait une couverture thermique blanche. Il m'offrat un beau tirage de son projet, dédicacé. Ce qui me donna l'idé d'un tee shirt que je mis dans la valise.

Le premier élément tangible fut l'arrivé des visas pour Baïkonour. Et fidèle à sa devise, ‘’Je ne promets rien, je fais’’, en septembre 2012, nous fumes invité par Viktor à Baïkonour, pour livrer nos deux maquettes au Musée du complexe de tir, situérent prés des maisons où dormit Gagarine avant son vol.

Aprés l'ouverture des boites et les quelques consignes données, il y eu la signature des documents officialisant les dons des maquettes avant d'aller visiter le musée.

Les deux maquettes font maintenant partie du circuit de visite des équipages, peu de temps avant de rejoindre ISS – quel honneur !

Ce fut une vraiment une belle histoire. (Voir rubrique Passion).

Ma maquette se retrouve maintenant sur les sites de références (comme celui du regretté Sergei Andreev). Là :

En revenant, je pu révéler à mes amis, le petit message que j’avais laissé dans le LK. J’avais placé quelques photos. Celle de mes collègues de travail de la Cité, des petits nouveaux astronautes de l’ESA, de Thomas Pesquet, de Jean-François Clervoy en ma compagnie et en tenue avant sa rentrée, de mes voisins et de mes enfants préférés. Vincent fit de même dans le LM.

Comme j’avais depuis secrètement imaginé que ce nouveau petit rituel de présenter ces deux maquettes de LM aux cosmonautes en partance se mettrait peut être en place, j’avais placé dans la petite enveloppe avec mes amis proches, une photo des 6 nouveaux sélectionnés de l’ESA. Je crois que j’ai bien réussi à faire passer le message, car début 2015, je viens de recevoir quelques photos amusantes.

En mai 2014, lors du passage dans le musée de l’expédition 41 – Soyouz TMA 13M accompagné de l’équipage de l’expédition 42 – Soyouz TMA 15M, la moitié de ces cosmonautes étaient déjà passé par la Cité de l’espace. Samantha et Lucas, à qui j’avais eu l’honneur de faire découvrir notre station Mir et Columbus et Maxime Souraïev . Maxime ne le sait pas, mais c’est un peu grâce à sa venue pour les 50 ans du vol de Gagarine, que Victor qui l’accompagnait eut l’idée de toute cette histoire.

La conservatrice avait visiblement préparé sa surprise, car en regardant ces photos, elle semble annoncer aux deux futurs astronautes de l’ESA qu’ils sont déjà sur la Lune, dans le LK, dans la petite enveloppe logée à l’intérieur.

Sorte de mise en abime et une tradition dans la tradition. Merci encore madame la conservatrice.

En écrivant le document qui raconte cette histoire de montage, je me suis rendu

compte que j’avais travaillé sur ce module lunaire plus de temps que ceux qui

l’avaient fabriqué.